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Soyez les bienvenu.e.s
Comecei falando do porquê disso aqui existir e terminei falando com a minha mãe. É esse o estilo que a coisa vai ter haha

Je n’arrive pas à croire que je sois enfin de retour à l’écriture. Je pense que toute la période de l’université, depuis 2016 quand j’ai commencé ma licence en Lettres, et ensuite mon master jusqu’à ma soutenance en 2023, a été marquée par une écriture forcée qui m’a un peu emprisonnée. À l’école, j’ai toujours aimé écrire. J’ai remporté tous les prix de rédaction de mon école, parce que j’écrivais en me sentant libre. Ce n’était pas pour obtenir une note, mais parce que j’aimais vraiment écrire. Puis, à la fac, j’ai commencé à écrire sur des sujets que j’étais obligée d’aborder, certains m’intéressaient, d’autres beaucoup moins. Pendant mon master, j’ai énormément écrit sur mon sujet préféré au monde, ma recherche, mais sous beaucoup de pression et avec mille autres choses en tête. Donc, on peut pas dire que c’était vraiment un plaisir d’écrire. Par contre, lire ce que j’avais produit à la fin, lire les cent et quelques pages que j’avais rédigées, ça, c’était très agréable haha. Je me disais parfois, « C’est vraiment moi qui ai écrit tout ça ? ».
Et maintenant, je recommence à écrire! Je voudrais donc te remercier, toi qui lis ce que je partage en ce moment. L’idée ici, c’est qu’on puisse se rapprocher, échanger de manière un peu plus profonde à travers l’écrit, quelque chose qui dure plus longtemps qu’une vidéo d’une minute sur Instagram et te permettre de lire un peu de contenu en français. Ce sera un espace très naturel, je dirais. Un endroit d’écriture spontanée où je partagerai ce qui se passe dans ma vie, des conseils d’étude aussi, d’ailleurs notre prochain article portera sur ce sujet, probablement. Grosso modo, c’est ça l’objectif.
Cette semaine, j’ai posté un petit bout d’une réflexion que j’ai eue en buvant mon café. J’ai beaucoup pensé à ma mère en buvant ce café, parce que c’était son anniversaire dimanche dernier. Ma mère fête son anniversaire en début de printemps, ce qui, pour moi, en dit beaucoup sur elle. C’est un peu cliché de comparer sa mère à des fleurs et à des couleurs en général, mais je trouve que ma mère représente vraiment un jardin fleuri. Si ma mère n’était pas un être humain, elle serait probablement un jardin en fleurs. C’est peut-être un gros cliché et quelque chose de’un peu simple, mais c’est parce qu’on exagère toujours quand on parle de sa propre mère ou des personnes qu’on aime en général. Même si je suis quelqu’un d’un peu dramatique et parfois exagérée, je n’utilise pas n’importe quelle métaphore pour n’importe qui. jamais. Donc, si je compare ma mère à un jardin fleuri, c’est parce que, vraiment, c’est ce que je vois en elle.
En buvant ce café, je me suis rendue compte que j’avais pris certaines de ses habitudes : boire le café, puis faire autre chose avant de vraiment m’arrêter pour manger. Et je pense qu’elle faisait ça parfois en attendant que je me lève pour qu’on puisse aller à la boulangerie acheter du pain frais et le manger ensemble, même si on ne partageait pas souvent nos repas. Ma mère a toujours eu des horaires décalés. J’ai souvent mangé seule. Je suis fille unique, et quand mon grand-père était encore là, je mangeais souvent avec lui. Après son décès, j’ai pris l’habitude de manger toute seule. On vivait à trois : ma mère, mon grand-père et moi. Manger seule, ça ne m’a jamais posé problème. Je m’y suis habituée. En fait, j’aime bien ça. Mais j’adorais quand ma mère se joignait à moi, qu’elle ramenait du pain de la boulangerie, ou parfois un déjeuner du dimanche qu’on partageait. C’étaient des moments vraiment spéciaux pour moi, justement parce qu’ils étaient rares. Ce n’était pas tout le temps. Et je respecte ça. Ses horaires n’étaient pas les miens, mais elle avait des horaires pour moi. Je n’ai jamais été une enfant sans régles (même si elles n’ont jamais été rigides), qui mangeait à 15h. Mais elle, c’était une adulte qui mangeait à 15h. C’est l’expression bien connue en portugais : « Fais ce que je dis, pas ce que je fais ». Ma mère était l’exemple parfait de ça.
Elle m’a toujours acheté beaucoup de livres, m’a beaucoup encouragée à lire et à étudier, alors qu’elle n’a jamais fait d’études supérieures. Elle n’a jamais lu plus d’un livre. Je crois qu’en 27 ans, je ne l’ai jamais vue finir un livre. En fait, j’en suis sûre. Mais pour moi, elle en a toujours acheté. Je me souviens même d’elle me demander de lire plus lentement pendant les vacances parce qu’elle n’avait plus d’argent pour m’acheter des livres. Aujourd’hui, je lui suis très reconnaissante pour tout ce qu’elle n’a pas fait mais qu’elle me poussait à faire. Et pour tout ce qu’elle m’a donné l’opportunité, qu’elle n’a jamais eu, de faire, d’avoir, et donc, de devenir.
Je pense qu’il n’y avait pas de meilleure façon de commencer cette newsletter qu’en parlant d’elle et de son importance, y compris pour la création de ce compte Instagram, et donc de cette newsletter. Elle a toujours été une grande source d’encouragement pour mes études. Et pas seulement financièrement, même si elle a fait d’énormes sacrifices pour que je puisse étudier, mais aussi moralement. Ma mère ne m’a jamais laissé abandonner quoi que ce soit. Elle m’a toujours poussée à ne pas avoir peur. La première langue que j’ai apprise, c’était l’anglais. Mon parrain m’a payé un cours quand j’étais enfant, et je voulais abandonner parce que c’était trop dur. Je souffrais de beaucoup de moqueries des autres enfants, parce que j’avais beaucoup de difficultés, et je ne voulais jamais y aller. Les mardis et jeudis étaient les pires jours de ma vie, parce que j’allais au cours en pleurant, et ma mère me disait : « Tu iras en pleurant, mais tu iras. Plus tard, tu me remercieras ». Et elle avait raison. Merci, maman. Parce que sans ces cours d’anglais, je n’aurais jamais compris que j’étais capable d’apprendre des langues. Je n’aurais jamais eu l’opportunité de faire un échange, également financé par mon parrain. J’ai découvert la France en faisant un échange en Angleterre, et la France était tout près. J’y ai passé trois jours, j’ai entendu la langue, je l’ai trouvée belle. Je me suis dit : « Je vais l’apprendre ». Et c’est à ce moment-là que j’ai décidé de faire des études en Lettres et de me spécialiser en français. Tout mon parcours a changé à partir de là. Et bien sûr, tu as ta part dans tout ça, tu as ton doigt, ton bras, ta tête dans tout ce que je fais, parce que je ne serais absolument rien de ce que je suis aujourd’hui sans toi.