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Nouvelles douleurs et identité biculturelle 🌎
Voltei com o pé na porta da tristesse, hein
À quel âge on arrête de ressentir de nouvelles douleurs ? C’était quand la dernière fois que tu as découvert une nouvelle forme de douleur ou un mauvais sentiment ? Je commence fort, hein ? Je disparais pendant des semaines et je reviens avec ça haha.
Depuis que ma mère est repartie au Brésil, je pense souvent à mon prochain voyage là-bas. En vrai, rentrer dans son pays d’origine, puis revenir "chez soi" – dans mon cas, en France – ça fait mal. Mais voir ses parents ou sa famille proche venir dans ton nouvel espace, s’y installer un peu, puis repartir, c’est une autre douleur. C’est une douleur différente. Comme si la personne marquait ton territoire.
Ça m’a fait penser à plein de choses, par exemple, les relations à distance entre quelqu’un qui part et quelqu’un qui reste. Celui qui part construit une nouvelle vie, où le sentiment pour l’autre reste, mais sans présence physique, sans souvenirs créés dans ce nouvel endroit, sans contact. Du coup, j’ai l’impression que ça fait plus mal à celui qui reste qu’à celui qui part💔
Deuxième chose à laquelle j’ai pensé ces derniers temps, en pensant à mon voyage au Brésil en fin d’année : je crois que j’aurais du mal à y vivre après des années ici. Bien sûr, si je dois un jour, je le ferai, mais… j’ai peur que rien ne soit comme avant. Mais parce qu’en fait je sais que ça ne sera pas comme avant! J’ai déjà fait ce chemin une fois : je suis venue en 2019, repartie en 2020 (j’ai bossé une année scolaire comme prof de portugais ici). Et quand je suis retournée au Brésil, tout me semblait bizarre. Même après avoir vécu un an et demi au Brésil avant de revenir en France pour mon master, je me sentais tellement différente. C’était la pandémie, donc la vie était bizarre pour tout le monde, mais même sans ça, c’était une sensation étrange.
C’est ça, la biculturalité. En gros, c’est quand tu combines les comportements et les habitudes de deux cultures différentes. Et franchement, ça n’a rien à voir avec le temps que tu as passé dans un pays ou un autre. C’est juste une question d’impact culturel dans ta vie.
Pour résumer mon cas : trop française pour être brésilienne et trop brésilienne pour être française. Je serai jamais française, et je veux pas l’être. Plus le temps passe, plus je m’affirme en tant que Brésilienne ici : je tiens à mon accent, je traduis mes expressions brésiliennes aux francophones, je porte des vêtements bien brésiliens, je remplis ma maison de trucs cariocas… Mais quand je suis au Brésil, tout me paraît trop. Trop de bruit, trop de cris, trop de voitures, trop de bouffe… OUI, TROP DE BOUFFE. Franchement, j’ai parfois l’impression qu’on mange trop hahaha. C’est pas que j’aime pas, attention… Mais je sais pas, c’est ma vision, maintenant que je peux voir ça de "l’extérieur". Tout est un petit peu exageré pour moi.
Si j’avais un conseil à donner à quelqu’un qui n’a jamais vécu à l’étranger, ce serait : fais attention. Sache que cette décision va changer ta vie pour toujours. C’est un chemin sans retour à la solitude. Même si tu pars que pour quelques mois, ta vision du monde ne sera plus jamais la même. Tu n’auras plus vraiment de "chez toi". Ou plutôt, ce sera toi, ta propre maison. Moi, je suis devenue beaucoup plus introvertie, beaucoup plus amie avec moi-même. Au final, y’a que moi qui peux vraiment m’accompagner dans la vie, non ? Et déménager à l’autre bout du monde te donne cette dimension.
Bon, je m’arrête là. Juste pour te prévenir : cette semaine, j’ai une super invitation à te faire si tu aimes lire en français ! Tu as déjà eu envie de lire plus en français, mais sans être forcement prêt(e) pour un livre de 200 pages ? Bon, j’ai exactement ce qu’il te faut !
Espere e verás ✨
Bonne semaine à toutes et à tous 💕