C'est pas la même chose...

Voltei! Com brevereflexões sobre consumo franco-brasileiro :)

La manière dont le capitalisme se manifeste dans les pays situés au sommet de la chaîne alimentaire mondiale et dans ceux qui se trouvent à sa base est profondément différente. Au moins à mon avis…

Cette semaine, en France, ont lieu les braderies. Ce sont de grandes promotions où les marques, petites comme grandes, installent leurs articles devant les magasins pour attirer l’attention et stimuler les ventes. La plupart du temps, ces réductions sont vraiment intéressantes, de bons prix, de vraies affaires.

Aujourd’hui, en allant acheter de petits vêtements pour le bébé d’une amie qui va bientôt naître ❤️, je me suis surprise à réfléchir à notre rapport à la consommation au Brésil. Pas tellement à propos des promotions, car partout on est incité à en profiter partout dans le monde, mais plutôt à la manière dont Français et Brésiliens consomment.

Au Brésil, nous avons développé au fil du temps une relation presque ludique avec l’acte d’acheter. Bien sûr, il y a des familles pour qui acheter n’a rien de ludique, c’est une nécessité vitale, difficile. Mais dans l’ensemble, j’ai l’impression que les Français entretiennent une relation beaucoup plus maîtrisée avec leurs achats. Ils achètent ce dont ils ont besoin, et n’achètent pas ce dont ils n’ont pas besoin simplement parce que c’est en promotion.

Ce que je remarque c’est que plus un pays manque d’accès à la culture, aux espaces publics, à la vie en plein air, plus ses habitants compensent par la consommation - spécialement en ligne. Dépenser devient alors l’une des seules formes de loisirs accessibles. Par accessible, pensez aux achats Shoppe, Temu, Shein…

Cette semaine, une élève m’a confié qu’elle travaillait dans un cours préparatoire populaire, et que beaucoup d’étudiants renonçaient à passer le concours d’entrée à l’université (famoso ENEM) faute de concentration. En discutant en classe, nous avons évoqué le fait que l’écart entre l’accès des riches et celui des pauvres à l’université ne cesse de se creuser. Une personne qui dispose d’autres moyens de se distraire que son téléphone garde un peu plus sa capacité de concentration. Pas complètement, bien sûr, puisque nous sommes tous ensemble en train de devenir stupides... Mais pensons à ceux qui n’ont que leurs téléphones comme unique source de divertissement.

Toutes les grandes plateformes numériques et les réseaux sociaux sont gratuits, et quand c’est gratuit, c’est nous le produit. Plus nous passons de temps dessus, plus nous consommons, et ainsi ce marché s’alimente sans cesse.

En France, je connais beaucoup de trentenaires qui n’ont même pas Instagram, encore moins TikTok. Ce n’est pas un hasard. C’est le résultat de politiques publiques qui offrent aux gens d’autres alternatives, une vie au-delà des écrans. Et cela influence directement leur manière de consommer, qu’il y ait des promotions ou non.

Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas écrit. Aujourd’hui l’inspiration est revenue et j’ai eu envie de partager ces réflexions sur la consommation et l’usage des réseaux. Deux réalités qui s’alimentent l’une l’autre, mais qui n’ont aucun but d’épanouissement personnel réel. Aucun.

Je n’avais pas forcément quelque chose de joyeux à dire haha, mais j’avais envie de reprendre l’écriture et de me rapprocher de vous. Me voilà donc de retour!

Je vous souhaite un très beau week-end et je vous dis à très bientôt (j’espère).